Pour rappel, l'AP-HM est l'un des établissements intégrés à la phase d'observation de l'ANS. Depuis le mois de juillet 2020, l'AP-HM déploie une nouvelle version de sa GAM (logiciel de gestion administrative du malade, maître des identités) compatible avec le téléservice INSi.
Vous avez récemment déployé au sein de l'AP-HM votre solution de GAM compatible INSi. Vous pouvez désormais appeler le téléservice INSi et récupérer l'identité INS. Comment ce déploiement se déroule-t-il ? A chacune des étapes, nous avons été, et sommes toujours, accompagnés par notre éditeur, MiPih, ainsi que par l'ANS et le GIE SESAM-Vitale. Le déploiement de la solution s'effectue progressivement. Nous avons réalisé de nombreux tests pendant l'été. Quelques erreurs ont été remontées lors des premiers appels mais la cause de ces écarts a été très rapidement identifiée. Un correctif a, depuis, été apporté pour les principaux problèmes et ceux qui restent sont en cours de résolution. Ce sont les aléas d'un projet d'une telle envergure ! La phase de test s'est terminée au mois d'octobre. Nous avons depuis déployé la solution en « production » et utilisons en continu le téléservice INSi pour récupérer les identités INS de nos patients hospitalisés essentiellement. Les autres types d'activité, consultations et urgences, vont être pris en compte prochainement. Nous sommes très satisfaits de constater que le module développé par MiPih nous a permis de qualifier automatiquement plus de 2 500 identités dès le premier mois* !
*qualifier l'identité INS = fait d'avoir appelé le téléservice INSi pour récupérer, ou vérifier l'identité INS et d'avoir vérifié l'identité de la personne conformément aux exigences du référentiel national d'identitovigilance. Cette qualification est obligatoire pour pouvoir ensuite utiliser l'identité INS
Pouvez-vous citer des cas concrets où l'utilité de l'INS sera importante ? L'INS va permettre au GHT Hôpitaux de Provence dont l'AP-HM est l'établissement support, de mettre en œuvre à très court terme deux applications de partage d'informations médicales (images, comptes rendus, ligne de vie à partir de tous les DPI du GHT) elles-mêmes déjà installées sur la plateforme du GHT. Pour cela, un serveur territorial d'identités développé par MiPih dans lequel les rapprochements automatiques sont basés sur l'INS est en cours d'installation. L'identité INS, en tant qu'identifiant d'une unique personne associé aux traits de cette personne issus de la base de référence de l'INSEE, va nous aider à limiter les cas de collisions et de doublons de dossiers. Son impact sur l'identitovigilance est déjà perceptible après un mois d'utilisation du téléservice INSi.
Quels conseils et retours d'expérience auriez-vous à partager avec les autres structures qui se lancent dans le projet ? Tout d'abord, il faut souligner qu'il s'agit d'un beau projet dont il ne faut pas perdre de vue l'objectif final : fluidifier les échanges et le partage de données de santé, et sécuriser la prise en charge et le suivi des usagers du système de santé. Une fois cela dit, il faut bien avoir en tête que l'INS est un projet avec de multiples facettes, qui touche à l'organisation de la structure. A ce titre, le projet INS ne concerne pas uniquement les professionnels en charge du SI. Ainsi, nous conseillons fortement à nos collègues de former le plus tôt possible une équipe projet INS en y incluant des référents en charge de l'accueil de l'usager (ou du patient), de l'identitovigilance et du système d'information. Par ailleurs, l'identitovigilance est une composante majeure de ce projet, comme le prouve la parution du référentiel national d'identitovigilance. Sensibiliser au plus tôt le personnel à l'arrivée de l'identité INS et aux nouvelles exigences du référentiel national d'identitovigilance nous semble primordial. Par exemple, nous communiquons déjà largement sur la complétude du recueil des traits stricts nécessaires à la qualification de l'INS (dont la liste des prénoms et le lieu de naissance) et sur la « validation » de l'identité lors de l'admission, qui ne peut être validée qu'à la vue d'un document officiel d'identité. Cela doit aller de pair avec une réflexion sur l'organisation que la structure souhaite mettre en place afin de pouvoir appliquer ces nouvelles règles d'identitovigilance.
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